Et je cours, je me raccroche à la vie,...

Du stress? pas du tout. Du retard? complètement. Le système fonctionne bien avec moi, pur produit du métro-boulot-resto (parce que dodo, c'est quand même un peu déprimant). On pourrait remplacer métro par dodo car finalement on continue nos rêves peu pétillants dans les transports, les marques des draps encore sur la face. Mais il faut aussi trouver du temps pour faire du sport, s'épanouir, voir sa famille, inviter ses copains et faire les courses. Jeunes on trouvait que le dimanche était un jour mort, aujourd'hui c'est un jour qui nous ramène à la vie (bouffée de repos avant l'apnée du lundi-vendredi). Mais que je me plains. Si je le voulais vraiment, j'improviserais tous mes cours et je ferais rédiger mes élèves sans jamais rien corriger (allez, on note la calligraphie pour dire que). Mais voilà, je n'y arrive pas. Cette foutue conscience pro qui vient de je ne sais où, la vilaine! Du coup, mon roman il est constamment ouvert sur mon ordi... il me nargue et je finis presque par le reléguer avec conviction "tiens prends ça, petite merde. Tu te prends pour qui? Y a que les ados pour te lire et on sait bien qu'ils ne lisent plus beaucoup" (je suis aux premières loges pour le réaliser).

Ce qui m'inquiète le plus c'est mon détachement. Il est là, quasi fini depuis plus d'un an. Il hiberne. Son heure viendra. Cette certitude me permet de le regarder avec douceur. Un jour, il va sortir. Quand j'aurai le temps (et les vacs de Toussaint, avec toutes mes corrections accumulées... faut pas rêver. Noël peut-être, qui sait?)

Un jour je diminuerai mes heures de boulot. Le pied! sauf que j'aurai d'autres obligations... En attendant, je vis mon quotidien avec joie. Ecrire c'est un plus que j'ai pu m'accorder. Un jour je pourrai y revenir, vraiment et pas dans des intervalles courtes. Un jour. Ce serait le rêve dans le rêve.

Bonne nuit <3